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Faire son deuil…ou vivre son deuil ?

  • Deuil

Lors d’une discussion autour du deuil que j’ai eu dernièrement avec une connaissance, elle me racontait que son ami avait perdu un proche voilà bientôt un an et qu’il n’allait pas bien en ce moment. Elle pensait qu’une fois que son ami aura fait son deuil cela irait beaucoup mieux. Je me suis permis de lui faire part de mon point de vue. En effet, je pense qu’un deuil ne se fait pas, mais qu’il doit se vivre au jour le jour et qu’il n’y a pas de règles ni de mode d’emploi. Le mot faire n’a pas sa place dans le deuil, mais cela reste mon point de vue bien sûr ! Il faut dire que le mot faire prend tellement de place dans la société…mais faire quoi au fond ? 
 
Contre toute attente le mot vivre a plus de sens. Surtout dans un moment comme le processus du deuil. Il n’y a rien à faire. Le temps de cicatrisation dépend de plein de facteurs propres à chacun (e). Sans compter que parfois un deuil vient réactiver des deuils du passé. Parfois aussi, cela vient réveiller des blessures enfouies qui étaient pourtant bien cachés. Oui, des deuils nous pouvons en vivre de différentes manières, perdre quelqu’un, vivre un changement de lieu, de pays, une maladie qui contraint à procéder à des changements dans son quotidien, un adolescent qui termine l’école obligatoire peut aussi vivre une forme de deuil. Il quitte une sphère qu’il connait avec des repères qu’il a construit. Bien entendu cela ne se vit pas de la même manière quoi que… Mais ils sont a considérer, car cela provoque des blessures internes et parfois profondes. Reconnaître ses blessures, c’est comme panser une plaie.
 
Tout le monde expérimente le deuil à sa façon et il n’y a aucune manière plus juste ou fausse qu’une autre, dans ce domaine chacun (e) doit vivre ce qu’il a à vivre, et de la manière qui est le plus juste pour lui. De plus, le ou les deuils vécus font ensuite partie de nous, une part en soi en lien à celui, celle qui est partie. Malgré tout, une peur submerge pour bon nombre d’entre nous, celle d’oublier la personne chère à notre cœur. Mais en réalité, on n’oublie jamais on vit avec, on ne s’habitue pas non plus, on construit autour de ce manque, de cette perte. Et au fil du temps les souvenirs restent et les bons moments sont ancrés en nous. C’est ainsi qu’a travers nous, nous faisons vivre « l’autre ». Cet autre qui comptait tant pour nous. 
 
« Il faudra du temps pour que la personne qui est en deuil voit le bout du tunnel mais elle y arrivera c’est une certitude, dis le Dr. Christophe Fauré spécialiste du deuil. » Il l’explique parfaitement bien dans son livre vivre le deuil au jour le jour. Dans cette conférence vidéo que je partage avec vous, il parle des différentes étapes du deuil avec beaucoup de compassion. Il aide à déculpabiliser sur notre sentiment de ne pas avoir pu…de ne pas avoir été là…ou de n’avoir rien vu ! 
Je vous encourage à lire son livre qui est vraiment une aide précieuse dans ces moments de douleurs.

Mais au fond vivre son deuil ne nous ramène t’il pas à notre propre existence ?

Bien à vous.

Sandrine Charles. 

Thanadoula / sage femme de l’âme.