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Doula de fin de vie

Ouvrez grand votre cœur au corps de la vie, car la vie et la mort ne font qu’un, comme le fleuve et la mer ne font qu’un.

Khalil Gibran

Une doula de fin de vie ou Thanadoula qu’est-ce que c’est ?

Dans la plupart des pays occidentaux, la mort est un sujet tabou. Pourtant, évoquer la mort avec la personne en phase terminale et ses proches peut les soulager tous deux et contribuer à ce que les souhaits ultimes soient honorés. La thanadoula est une facilitante, elle fait le lien entre chacun et apporte bienveillance et sécurité.

Les doulas de fin de vie existent depuis plusieurs années dans différents pays comme en Angleterre ou aux USA, d’ailleurs dans les pays anglophones, une doula de fin de vie est appelée Soul Midwife : sage-femme de l’âme.
En Suisse, la formation de doula de fin de vie est donnée par Rosette Poletti (IRFAP l’Institut de recherche et de formation à l’accompagnement des personnes en situation difficile) qui enseigne dans ces domaines depuis plus de 20 ans.

Une thanadoula est une professionnelle non-médicale qui propose d’accompagner les personnes en fin de vie et leurs familles ou proches dans leurs derniers instants, en leur apportant non seulement un soutien psychologique, mais aussi en les aidant à organiser des funérailles personnalisées. Son but est d’offrir au cercle familial proche l’opportunité de se réapproprier ce moment de vie, en contribuant à soulager leur peine et en les aidant à cheminer dans leur deuil.

La doula de fin de vie doit être formée afin de pouvoir exercer ce métier, répondre aux besoins de ses bénéficiaires et avoir la capacité d’aborder avec eux des questions délicates de la fin de vie, de la mort. Elle doit aussi disposer de certaines qualités humaines, comme l’empathie, la bienveillance, la compassion et l’écoute. La thanadoula peut intervenir aussi bien à domicile, qu’en maison de retraite ou en milieu hospitalier.

Pour qui ?

À tous particuliers lors de maladie avec pronostic vital engagé ou non, en période fin de vie
Aux familles et proches aidants
À toute personne ayant besoin d'un soutien après avoir vécu ou vivant un deuil que ce soit d’une personne, d’un animal, d’un passage de vie

Pourquoi faire appel à une thanadoula ?

Les soignants et équipes de soins palliatifs mobiles à domicile font un travail absolument extraordinaire empli de respect et de dignité. Cependant, ils n’ont pas toujours la disponibilité et le temps nécessaire pour assurer une présence à la demande auprès de la personne et, ou des proches dans cette période où douceur, empathie, bienveillance et compassion ainsi que disponibilité illimitée prévalent.

La doula de fin de vie (ou thanadoula) est une sorte de trait d’union entre les différents intervenants et protagonistes. Elle soutient et accompagne, se déplace là où on a besoin d’elle. Les personnes souhaitant partager questionnements ou appréhensions par rapport à leur fin de vie, lointaine ou proche, à la mort ou au deuil peuvent aussi s’adresser à elle.

Elle est présente pour la famille, elle peut être un grand réconfort et un soutien important dans le processus du deuil

Pourquoi j'ai choisi de devenir doula de fin de vie ?

Mon objectif est d’offrir la possibilité d’amener au mieux ce que la personne en fin de vie désire
et d’accompagner les proches dans ce passage de vie !

D’aussi loin que je me souvienne, la fin de vie est un passage qui m’a toujours attirée. Déjà enfant, j’accompagnais ma maman qui travaillait en EMS. J’aimais aller là-bas, j’aimais apporter du réconfort, de la présence, de la joie aussi. J’ai compris très vite que nous étions que de passage sur terre. 

J’ai grandi, puis une expérience longue et douloureuse de proche aidante auprès de ma maman, m’a appris comment en tant que proche, nous pouvions être démunis et sans ressources au point de s’épuiser sans s’en rendre compte : j’étais tiraillée entre les impératifs de la situation avec ma maman et ceux d’ordre maternels, mes enfants étant encore très jeunes à ce moment-là demandaient beaucoup d’attention.

N’ayant aucun professionnel à qui m’adresser, pour m’accompagner dans ces moments difficiles, je prenais donc sur moi. Je restais disponible pour tout le monde et mon monde à moi devenait de plus en plus difficile. j’aurais eu besoin d’une écoute, d’une présence, d’une personne qui puisse me rassurer ou parfois même prendre la relève quelques heures dans la semaine. Une thanadoula aurait sans doute pu m’apporter une oreille attentive, une épaule aussi pour pouvoir me (re)poser un moment. 

Cette expérience certes difficile mais enrichissante m’a permis une compréhension approfondie de ce que l’on traverse dans ces moments-là et a eu un impact décisif quant à mon devenir thérapeutique.

J’ai donc par la suite durant plus de 3 ans travaillé à la fondation PRO-XY afin de pouvoir soulager les proches aidants. J’ai appris énormément de ces expériences de vie et de ce fait, je me sens entièrement à ma place en devenant doula de fin de vie ou autrement dit une sage-femme de l’âme.